Les chiffres ne mentent pas : chaque année, des millions d’euros changent de mains via la vente de vêtements d’occasion, mais derrière les promesses de gains rapides, les désillusions ne manquent pas. Les plateformes s’arrogent souvent une partie du gâteau et, malgré des ventes express, les marges fondent parfois comme neige au soleil. Certaines pièces de marques prestigieuses s’arrachent à prix d’or, mais la concurrence pousse souvent à revoir ses ambitions à la baisse. Ceux qui s’y frottent découvrent vite les dessous d’un marché aussi dynamique qu’exigeant.
Pourquoi la vente de vêtements d’occasion séduit de plus en plus
La revente de vêtements connaît un essor fulgurant en France. Chaque mois, des milliers de particuliers alimentent les plateformes avec des robes vintage, baskets tendance ou pulls à peine portés. Gagner de l’argent avec la vente de vêtements d’occasion s’ancre désormais dans la réalité quotidienne, en réponse à la pression sur le pouvoir d’achat et à la volonté de consommer différemment. L’Institut français de la mode ne s’y trompe pas : la seconde main pèse près de 10 % du marché textile en France.
Ce succès s’explique par un faisceau de raisons :
- La volonté de récupérer de la valeur sur des vêtements oubliés ou stockés dans des armoires qui débordent.
- Un engagement écologique croissant, qui pousse à limiter le gaspillage et à prolonger la durée de vie des produits.
- L’attrait pour le vintage et le retour en force des collections nineties, qui séduisent une génération avide de singularité.
La rentabilité de la revente séduit aussi bien les étudiants en quête de revenus supplémentaires que les familles qui souhaitent optimiser leur budget. Loin d’être marginale, cette pratique se généralise : selon l’Ifop, près d’un Français sur deux a déjà acheté ou vendu un vêtement d’occasion en 2023. Les plateformes spécialisées s’imposent par leur simplicité d’accès et leur visibilité, métamorphosant chaque vendeur amateur en commerçant du quotidien. Les profits varient, mais la dynamique ne faiblit pas. Revendre ses vêtements, c’est décrocher un complément de revenu, mais aussi amorcer une transition vers une mode plus responsable.
Vinted, LeBonCoin, Vestiaire Collective : panorama des plateformes incontournables
Dans l’univers de la revente de vêtements d’occasion, trois plateformes se détachent nettement. Chacune impose ses codes, attire son public et définit son territoire.
Vinted, tout d’abord. Son interface intuitive, couplée à une promesse forte, « vendre facilement, sans commission sur le prix affiché », attire une foule d’utilisateurs. Vinted incarne la vente entre particuliers nouvelle génération : dépôt d’annonce express, messagerie intégrée, paiement sécurisé. Ici, la réactivité est reine : les vêtements abordables circulent vite, mais la concurrence fait rage. Pour tirer son épingle du jeu, il faut se démarquer, ajuster ses prix et soigner sa présentation.
LeBonCoin mise sur la flexibilité. Les vendeurs fixent librement leur prix, négocient en direct, optent pour la remise en main propre : une approche plus artisanale, qui limite les frais d’expédition et favorise la proximité. Cette plateforme généraliste séduit une audience large, tous âges confondus, et reste un grand classique pour écouler ses vêtements simplement.
Vestiaire Collective, elle, cible le haut du panier. Luxe, griffes, raretés : ici, chaque pièce est expertisée, authentifiée, les frais de service sont assumés. Les vêtements de créateurs ou les accessoires de prestige trouvent acquéreur à des prix élevés, bien supérieurs à ceux constatés ailleurs. Les plateformes de revente imposent ainsi des stratégies variées, adaptées à chaque profil de vendeur, entre quête de rapidité, valorisation du produit et sécurisation des échanges.
Quels vêtements se revendent le mieux et à quel prix espérer ?
Le marché de la revente de vêtements d’occasion ne répond pas aux mêmes règles selon les articles. Certaines pièces s’arrachent en quelques jours, d’autres restent sur la touche des semaines durant. Les vêtements de marques connues et bien entretenus partent en tête, dopés par la recherche de qualité, de style et de logo. Un sweat Levi’s, une paire de sneakers Nike, un manteau The Kooples : ces valeurs sûres séduisent une clientèle jeune, attentive aux labels.
Le vintage n’est pas en reste. Les pièces des années 90, les vêtements en jean, vestes oversize, sacs de marque, suscitent un intérêt constant. La rareté, l’état général et la taille jouent un rôle décisif dans la vitesse de vente. Les collections capsules, éditions limitées ou collaborations spéciales affichent des marges bien plus confortables.
| Type de vêtement | Prix moyen constaté (€) | Délais de vente |
|---|---|---|
| Jean Levi’s vintage | 25, 50 | 1 à 3 semaines |
| Parka The North Face | 60, 120 | Quelques jours |
| Baskets Nike Air Max | 40, 90 | Moins de 10 jours |
| Robe Zara récente | 8, 20 | 2 à 4 semaines |
Les lots pour enfants se vendent rapidement, à condition de proposer des ensembles assortis et en excellent état. La marge nette dépendra du prix d’achat initial, de la qualité du vêtement mais aussi des frais de service et d’envoi. Sur Vinted, la commission reste réduite, tandis que sur Vestiaire Collective, la TVA et les frais de plateforme rognent davantage le bénéfice. Faire de la revente un levier de revenu demande de bien sélectionner ses pièces, d’analyser la demande et d’optimiser sa présentation.
Conseils pratiques pour maximiser ses gains et se lancer sereinement dans l’achat-revente
Bien choisir son statut pour sécuriser son activité
Quand la revente de vêtements devient régulière et que les revenus s’accumulent, il faut penser à structurer son activité. Opter pour la micro-entreprise ou un statut juridique adapté, c’est se prémunir contre les mauvaises surprises lors de la déclaration de revenus et bénéficier d’une protection sociale. En 2024, le plafond de chiffre d’affaires pour la micro-entreprise dans la vente s’établit à 188 700 euros.
Présenter et valoriser ses articles pour optimiser la marge
La qualité de l’annonce fait toute la différence. Des descriptions précises, des photos nettes sous plusieurs angles, des détails sur la marque, la taille, la matière : tout compte. Une annonce soignée inspire confiance, accélère la vente et limite les négociations. Proposer des lots cohérents pour enfants ou composer des ensembles saisonniers permet aussi d’augmenter le montant moyen des ventes.
Pour mettre toutes les chances de son côté, quelques réflexes s’imposent :
- Comparer régulièrement les prix du marché pour ajuster ses propres tarifs.
- Sélectionner la plateforme de revente en fonction de sa cible : Vinted pour écouler du volume, Vestiaire Collective pour valoriser les pièces haut de gamme.
- Anticiper les frais de service et d’expédition afin de préserver sa marge nette.
Une gestion méthodique de ses stocks et des envois, alliée à une veille attentive sur la demande, permet de construire une activité solide, même à petite échelle. L’achat-revente de vêtements d’occasion, c’est la possibilité de transformer chaque placard en terrain d’opportunités, à condition de jouer avec les bonnes cartes.


