Les chiffres ne mentent pas : chaque année, le temps passé par les enfants devant les écrans explose, tandis que les signaux d’alerte sur leur bien-être psychologique se multiplient. Face à la montée des troubles de l’attention et des comportements agités, de nombreux parents prennent le sujet à bras-le-corps et cherchent des manières concrètes d’accompagner la jeunesse sur un autre chemin. Comment offrir à ses enfants des moments ludiques et instructifs, loin des pixels ? Voici des pistes qui font la différence, sans recette magique ni grandes théories.
Faire vivre son imagination, loin des pixels
Le jeu n’a rien d’anodin dans le parcours d’un enfant. Il façonne la curiosité, aiguise l’écoute et invite à inventer des mondes. Sortir une boîte de jeu de société ou décider de jouer avec des petits personnages en plastique coloré, c’est ouvrir un terrain d’expériences où l’enfant se construit par le récit et l’action. Que ce soit seul, en famille ou entre amis, il improvise, invente des règles, explore les émotions et les échanges. Ici, le scénario n’est pas dicté par l’écran : il grandit en prenant la parole, en négociant, en riant, parfois en boudant. Ce sont ces moments concrets, vécus ensemble, qui posent les bases du vivre-ensemble.
Écrans : des mondes imposés
Tablettes, téléviseurs, consoles, ordinateurs. Les technologies occupent une place considérable dans le quotidien, et l’univers visuel, toujours plus dense, peut submerger l’imaginaire. Il suffit d’allumer une télévision ou de voir un adolescent absorbé dans un jeu vidéo pour réaliser la force d’attraction de ces images. La surexposition est dangereuse, surtout pour les plus jeunes, qui n’ont pas encore les repères solides pour distinguer les limites entre le réel et le virtuel. Pour les plus grands, les films, séries et jeux deviennent parfois de nouveaux modèles ou points d’ancrage, en particulier lorsque le dialogue manque autour de ces contenus ou que les règles s’effacent.
Il est possible, heureusement, de réorganiser la place occupée par les écrans. Voici quelques alternatives à privilégier chez soi, qui n’exigent ni gadgets hors de prix ni mise en scène compliquée :
- Organiser des sessions de jeux collectifs autour de la table, même avec des règles inventées
- Lancer une histoire à voix haute pour embarquer toute la famille dans une aventure imaginaire
- Construire une cabane avec les moyens du bord, briser la routine et retrouver l’envie d’inventer
Ces activités, à la fois simples et riches, montrent chaque jour qu’il existe des façons de grandir sans dépendre systématiquement du numérique. Le choix se joue souvent dans la spontanéité du quotidien : sortir un jeu, attraper un livre, proposer d’aller dehors, et soudain, le temps se transforme, les esprits s’apaisent.
Et si le vrai défi était là : oser laisser un enfant rêver sans filtre, au lieu de confier systématiquement son imagination à la lumière bleutée des écrans ?

